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mardi 31 janvier 2012

Soeurs de clôture d'Alençon

Une fille m'a écrit pour me parler de deux Carmels très fervents...

Cher D.,
               [...] Je profite de cette occasion pour recommander deux Carmels très fervents : le Carmel d'Alençon et le Carmel de Pie IX à Meaux. J'ai vu qu'une jeune fille t'écrivait à propos du Carmel. Et je me dis que si un jour c'est une jeune fille française qui le fait, tu pourras lui conseiller un de ces Carmels. Je peux te donner plus de précision sur eux si tu le désires. Ils sont très fervents et au Carmel d'Alençon, les dimanches et fêtes d'obligation, la Messe est en forme extraordinaire.


Voici leurs adresses :

- Monastère du Carmel,
2 place Marguerite de Lorraine,
61000 Alençon.
Tél : 02 33 26 15 66.


- Carmel de Pie IX
112 rue de Chaage
77100 Meaux
01-64-33-01-81


En union de prière,
(Lettre signée)

jeudi 26 janvier 2012

Lettre d'adieu

[Dans les écrits de Sainte Thérèse de Lisieux]

J.M.J.T.
Carmel de Lisieux
14 juillet 1897.

Jésus +

Mon Frère,
                   [...] Quand vous recevrez cette lettre, sans doute j'aurai quitté la terre. Le Seigneur, dans son infinie miséricorde, m'aura ouvert son royaume et je pourrai puiser dans ses trésors pour les prodiguer aux âmes qui me sont chères. Croyez, mon Frère, que votre petite soeur tiendra ses promesses, et qu'avec bonheur son âme, délivrée du poids de l'enveloppe mortelle, volera vers les lointaines régions que vous évangélisez. Ah! mon frère, je le sens, je vous serai bien plus utile au Ciel que sur la terre et c'est avec bonheur que je viens vous annoncer ma prochaine entrée dans cette bienheureuse cité, sûre que vous partagerez ma joie et remercierez le Seigneur de me donner les moyens de vous aider plus efficacement dans vos oeuvres apostoliques.

Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l'Eglise et les âmes, je le demande au bon Dieu et je suis certaine qu'Il m'exaucera. Les Anges ne sont-ils pas continuellement occupés de nous sans jamais cesser de voir la Face divine, de se perdre dans l'Océan sans rivages de l'Amour? Pourquoi Jésus ne me permettrait-Il pas de les imiter?

Mon Frère, vous voyez que si je quitte déjà le champ de bataille, ce n'est pas avec le désir égoïste de me reposer, la pensée de la béatitude éternelle fait à peine tressaillir mon coeur, depuis longtemps la souffrance est devenue mon Ciel ici-bas et j'ai vraiment du mal à concevoir comment je pourrai m'acclimater dans un Pays où la joie règne sans aucun mélange de tristesse. Il faudra que Jésus transforme mon âme et lui donne la capacité de jouir, autrement je ne pourrai supporter les délices éternelles.

Ce qui m'attire vers la Patrie des Cieux, c'est l'appel du Seigneur, c'est l'espoir de l'aimer enfin comme je l'ai tant désiré et la pensée que je pourrai le faire aimer d'une multitude d'âmes qui le béniront éternellement.

Mon Frère, vous n'aurez pas le temps de m'envoyer vos commissions pour le Ciel, mais je les devine et puis vous n'aurez qu'à me les dire tout bas, je vous entendrai et porterai fidèlement vos messages au Seigneur, à Notre Mère Immaculée, aux Anges, aux Saints que vous aimez. Je demanderai pour vous la palme du martyre et je serai près de vous, soutenant votre main afin qu'elle cueille sans effort cette palme glorieuse, et puis, avec allégresse, nous volerons ensemble dans la Patrie céleste, environnés de toutes les âmes qui seront votre conquête!

Au revoir, mon Frère, priez beaucoup pour votre soeur, priez pour Notre Mère, dont le coeur sensible et maternel a bien du mal consentir à mon départ. Je compte sur vous pour la consoler.

Je suis pour l'éternité votre petite soeur


Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Ste Face

dimanche 15 janvier 2012

Notre-Seigneur vous veut pour Lui seul

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Lettres à la Soeur X...

Berchem, 8 juin 1875.

MA CHÈRE PETITE SOEUR,

Je dois vous dire que dès le premier jour où je vous ai vue, j’ai eu l’impression que Notre-Seigneur vous veut pour Lui seul, et qu’il n’a fait votre coeur que pour son amour. Tout autre amour vous rendrait étrangement malheureuse. Je ne vous connais pas, croyez-vous, et je vous suppose meilleure que vous n’êtes ; ici, vous faites une petite erreur, chère Soeur; en effet, l’appel de Dieu à une vocation privilégiée et le mérite de l’âme appelée sont deux choses fort distinctes, et que vous semblez un peu confondre. C’est précisément parce que j’ai senti quel amour spécial Notre-Seigneur a pour votre âme, et parce que j’ai compris — pardonnez à ma franchise — que la lumière, l’état et la correspondance de votre chère âme n’étaient pas encore à la hauteur de cet appel de choix, que j’ai éprouvé pour vous cet attrait d’humble zèle, ce dévouement et ces désirs qui ne m’ont pas quittée.

Malgré mon indignité, j’aime Notre-Seigneur par-dessus tout ; alors l’âme est entraînée vers ce qu’il aime de préférence. S’il ne peut pas encore atteindre et gagner ainsi à son unique amour l’âme qu’il cherche et qu’il a choisie, alors je n’ai plus qu’un désir, quelque profonde que soit ma misère : l’aider à courir après cette âme, dût-elle n’en jamais rien savoir, et la lui amener au prix de tous les sacrifices. Quand Jésus sera l’Epoux céleste de votre âme, votre coeur sera brûlé de la même soif, car il est fait pour un semblable dévouement, et Notre-Seigneur l’a créé tout exprès pour cela.

Votre âme est à Dieu, mais non encore uniquement; Dieu veut vous posséder de plus près, mais que d’obstacles extérieurs semblent s’y opposer ! Courage ! L’indignité ne fait rien à l’affaire. Qui est digne de communier par exemple ? et pourtant nous communions, et avec quel bonheur ! Le choix de Dieu ne se borne pas sur notre mérite ; il dit le premier mot de cet appel à qui il veut; il ramasse Paul, Augustin, Madeleine, au fond de leurs rébellions et de leurs faiblesses. Son choix entraîne sa grâce pour former l’âme selon ses desseins, si elle est fidèle à l’appel. Car voilà le grand point : Beaucoup sont appelés, peu sont élus, parce que peu correspondent à l’appel. Dieu appelle, sa grâce descend ; c’est à l’âme de saisir cette grâce et de répondre à cet appel ; si elle se détourne et si elle refuse, entraînée par le monde, par les affections humaines, les intérêts temporels, les répugnances naturelles, les considérations et les craintes de la chair et du sang, Dieu, après d’instantes sollicitations, se retire; et qui peut comprendre ce qu’est la jalousie irritée d’un Amour divin méprisé ?... « Je crains Jésus qui passe... »

O Jésus, en passant, emparez-vous de nos âmes, et ne les laissez pas errer loin de vous rien, hors de vous, ne peut contenter ces coeurs que vous avez faits pour vous seul ! L’amour divin a son appel ; il a aussi ses heures, et ses heures sont fécondes : alors l’impossible devient possible, la générosité brise suavement les obstacles, car la grâce n’aime pas les retards.

Prions ensemble, et quand Jésus parlera bien clairement, confiance, n’hésitez pas, ne reculez pas.

Vous avez raison de compter sur mon pauvre coeur ; nos relations commencent, mais ma religieuse affection pour vous date de loin.

Vous n’abuserez jamais de mon temps. Excusez seulement ma rondeur et ma franchise ; je ne vois que votre âme, pour laquelle je donnerais ma vie, si elle pouvait voùs gagner toute à Jésus.

MARIE DE JÉSUS.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

dimanche 1 janvier 2012

Soeurs de clôture de Solesmes

Une fille française m'a gentiment suggéré de parler d'un monastère cloîtré qu'elle apprécie beaucoup (soeurs de clôture de Solesmes).

Les moniales bénédictines de l'Abbaye Sainte Cécile de Solesmes ont été fondées en 1866 par Jenny-Cécile de Bruyère, fille spirituelle de Dom Guéranger. Elle était malade et ne pouvait se préparer à sa Première Communion. Par conséquent, Dom Guéranger a commencé à lui enseigner la Doctrine Catholique et a vu que Cécile était une fille très spirituelle, celle-ci ayant fait sa Première Communion le 28 mars 1857 à Sablé-Sur-Sarthe (la ville de Dom Guéranger). Le 12 octobre 1861, à l'âge de 16 ans, elle est devenue vierge consacrée. Elle a lu la biographie de Sainte Gertrude et s'est sentie attirée par la vocation bénédictine et a demandé à Dom Guéranger de devenir la première moniale de Solesmes. Dom Guéranger était trop occupé avec ses monastères masculins et a refusé sa proposition. Mais il y avait beaucoup de filles à Sablé-Sur-Sarthe (près de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes) et à Marseille (près de l'abbaye Sainte-Madeleine de Solesmes, fondation des moines de Solesmes) jeunes filles qui avaient un grand intérêt pour la liturgie et la sainte doctrine comme à Solesmes. Dom Guéranger parla à son Prieur, Dom Couturier (le second abbé de Solesmes après Dom Guéranger) qui lui déclara que c'était peut-être bien la volonté de Dieu.

Fin 1866, le chantier s'ouvrir. Les moniales furent formées par Dom Guéranger, plein de zèle, et Cécile Bruyère fut élue abbesse de Sainte Cécile à l'âge de seulement 21 ans. Avant de mourir, Dom Guéranger dit à Cécile de prendre soin du monastère masculin de Saint-Pierre de Solesmes. Cela lui fit beaucoup souffrir parce qu'elle devait quitter la clôture pour s'y rendre.

Aujourd'hui, le monastère de Sainte Cécile est considéré comme un des meilleurs de France. Une fois rentré à Sainte Cécile (doppo sei entrata a Sainte Cécile), il faut apprendre par coeur la Règle de Saint Benoît, ( bisogna imapare a memoria la santa regola di Sa Benedetto). De plus, il est nécessaire d'étudier l'histoire du monachisme au noviciat, la liturgie, la doctrine, le merveilleux chant grégorien, la Bible et le Latin.

Elles vivent avec une observance stricte et respectent attentivement la clôture papale. Elles ont par conséquent gardé les grilles aux parloirs, à l'église, etc. Beaucoup de prières sont récitées en latin qui, par sa noblesse est maîtresse qui élève mieux que toutes les langues l'âme au sacré. Quand une soeur fait des erreurs, elle est tenue de faire "satisfaction", ou réparation. L'usage de s'incliner toujours devant l'abbesse s'est conservé.

Leur principal artisanat est la réalisation de parements liturgiques et d'icônes sacrées.

Abbaye Sainte-Cécile
23, rue Jules Alain
72300 Solesmes
France

Téléphone : 02 43 95 45 02
Fax : 02 43 95 52 01

É-mail : stececile.solesmes@free.fr